Affections dermatologiques chez le cochon d’Inde (Cavia porcellus)
Sommaire
- Le cochon d’Inde est un animal de compagnie très répandu. Mais les connaissances sur les affections dermatologiques les plus courantes sont essentiellement bibliographiques.
- Cette étude rétrospective a été réalisée dans les archives informatisées de plusieurs structures vétérinaires californiennes, en utilisant divers mots-clefs dermatologiques.
Auteurs de l’avis d’expert : Drs. Christophe Bulliot, Céline Levrier. Abstract-Vet 38;p23
Service NAC – Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers,
29 avenue du Maréchal Joffre, 77100 Meaux.
E-mail : nac@chvcordeliers.com
Auteurs de l’étude : Drs. White SD, Sanchez-Migallon Guzaman D, Paul-Murphy J, Hawkins MG.
Skin diseases in companion guinea pigs (Cavia porcellus). A retrospective study of 293 cases seen at Veterinary Medical Teaching Hospital University of California at Davis (1990-2015). Vet Dermatol 2016;27:395-e100.
Auteurs de l’avis d’expert : Drs. Christophe Bulliot, Céline Levrier. Abstract-Vet 38;p23
Service NAC – Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers,
29 avenue du Maréchal Joffre, 77100 Meaux.
E-mail : nac@chvcordeliers.com
Affections dermatologiques chez le cochon d’Inde (Cavia porcellus)
Sur les 580 Cochons d’Inde consultés durant une période de 25 ans, 293 soit plus de la moitié présentaient une atteinte dermatologique, ce qui souligne la fréquence de ces affections dans cette espèce.
Les principaux symptômes rapportés sont l’alopécie, le prurit, la présence de squames et de croûtes.
Les principales maladies de peau rencontrées sont la pododermatite (plus de 40% des cas), les infestations à Trixacarus caviæ, la phtiriose, les abcès et les masses sous-cutanées.
Photo 1
Pododermatite
Photo 2
Gale trixacarique
Photo 3
Dermatophytose
Les animaux présentant une atteinte dermatologique étaient significativement plus âgés que les animaux indemnes. Les femelles affectées présentaient plus souvent des kystes ovariens, bien que ceux-ci ne soient pas toujours associés à de l’alopécie.
Compte-tenu de la fréquence des affections cutanées chez le cochon d’Inde, la consultation devraient systématiquement inclure un examen dermatologique attentif, quel que soit le motif initial de la visite.
L’avis de l’expert
Voici une nouvelle étude rétrospective sur les NAC se penchant cette fois sur la dermatologie du cochon d’Inde. Les résultats de cette étude américaine sont à prendre avec beaucoup de recul et sont d’un intérêt très relatif pour le praticien français.
En effet, de nombreuses affections courantes chez les cochons d’Inde rencontrés dans nos consultations sont quasiment absentes de leurs données.
Nous pouvons ainsi nous étonner que seulement six cas de tumeurs mammaires, deux cas de teigne, deux cas d’infestation à Chirodiscoides caviæ et un unique cas de chéilite aient été décrits sur une période de 25 ans. Aucun cas de dépilation hormonale liée à une maladie surrénalienne ou thyroïdienne n’a été rapporté.
Une différence entre les populations de cocons d’Inde de compagnie aux États-Unis et en France est indéniable.
Le nombre de cas rapportés peut également être considéré comme “relativement” faible, car l’étude rétrospective porte sur 25 années de consultations, soit moins de deux cochons d’Inde consultés par mois en moyenne, soit un unique cas de dermatologie par mois.
Nous pouvons également nous poser la question de savoir si la prévalence des maladies de peau a pu changer à travers trois décennies et si donc le classement des maladies présenté est bien révélateur des cas actuels.
Les points intéressants à retenir de cette étude sont :
- La grande fréquence des atteintes cutanées chez le cochon d’Inde
- L’absence de lien entre maladies de peau et le sexe, le statut reproducteur ou l’état d’embonpoint du cochon d’Inde
- La première place de la pododermatite dans les atteintes dermatologiques dans cette espèce, ce qui corrobore les résultats d’une étude antérieure.
De notre expérience, les principales atteintes dermatologiques rencontrées chez le cochon d’Inde sont :
- La pododermatite
- Les infestations parasitaires (avec pour ordre de fréquence: pthiriose, pseudogale, puis gale)
- La dermatophytose
- les alopécies d’origine endocrinienne.
Il faut souligner l’importance d’un examen dermatologique systématique à chaque consultation dans cette espèce, avec un examen rapproché des quatre extrémités et du pelage.