Choisir son matériel d’endoscopie souple
- L’endoscopie souple, diagnostique ou interventionnelle, consiste à visualiser l’intérieur d’un conduit ou d’une cavité de l’organisme en passant par les orifices naturels. En particulier, l’endoscopie souple intéresse le tractus digestif, les voies respiratoires ainsi que les voies urinaires basses.
Auteurs : Drs. A. Gautherot et S. Libermann 11-07-2012
Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers, 29-35 avenue du Maréchal Joffre, 77100 Meaux.
E-mail : agautherot@chvcordeliers.com
Cet article a été publié dans : PratiqueVet (2012) 47 : p 354-356
Objectifs pédagogiques
- Connaître les intérêts et avantages du fibroscope et du vidéo-endoscope.
- Savoir choisir son matériel d’endoscopie souple en fonction de l’examen à pratiquer.
Crédit de formation continue
La lecture de cet article ouvre droit à 0,05 CFC. La déclaration de lecture, individuelle et volontaire, est à effectuer auprès du CNVFCC.
Choisir son matériel d’endoscopie souple
Les endoscopes se caractérisent par leur longueur, leur béquillage et leur diamètre (externe et du canal opérateur). Le praticien vétérinaire doit donc être capable de choisir son matériel en fonction de l’examen à réaliser.
L’imagerie par endoscopie souple nécessite une source de lumière froide, un câble conducteur de lumière, un endoscope, une caméra et un moniteur (Photo 1). La qualité finale de l’image a pour facteur limitant le moins performant de ses éléments 1.
- Source de lumière froide.
- Cordon ombilical contenant le câble de lumière.
- Endoscope.
- Caméra.
- Moniteur.
Sur la plupart des endoscopes, le câble de lumière froide est fixé de façon permanente à l’endoscope
Choisir sa source lumineuse
- La source lumineuse doit être froide, de manière à ne pas brûler les tissus au cours de l’examen endoscopique.
- Les lampes au xénon (qui émettent une couleur proche de la lumière du jour) sont préférées aux lampes halogènes (dont la lumière est plus orangée).
- La puissance de la source, à laquelle est proportionnelle l’intensité lumineuse, varie entre 25 et 300 watts.
Un minimum de 150 watts est recommandé pour les examens gastroscopiques.
La lumière est transmise à l’endoscope par un câble de lumière froide, souvent inclus dans le cordon ombilical (ou section de raccordement) de l’appareil.
Choisir entre un fibroscope et un vidéoendoscope
Le mode de capture et de transmission de l’image étant différent, la qualité finale de l’image varie :
-
- en fibroscopie
l’image est conduite jusqu’à l’œil de l’opérateur par des faisceaux de milliers de fibres optiques.
Ces faisceaux sont ordonnés de manière à transmettre une image cohérente (Figure 1).
- en fibroscopie
À diamètre constant, plus le nombre de fibres est important, meilleure est la qualité d’image. Avec l’usure, certaines fibres peuvent se casser, compromettant l’image finale par des points noirs (Photo 3A). Pour visualiser l’image sur un moniteur, le fibroscope doit être raccordé à une caméra ;
- en vidéo-endoscopie
les fibres optiques sont remplacées par une puce de caméra matricielle CCD (charge-coupled device) qui transmet l’image numérique jusqu’à un moniteur via le cordon ombilical de l’endoscope. L’image obtenue est de meilleure qualité qu’en fibroscopie (Photo 3B).
Néanmoins, le capteur est plus fragile ; - compte tenu des principes différents de capture de l’image, il existe une limite de taille : le diamètre externe le plus petit en vidéo-endoscopie est actuellement de 5 mm quand certains fibroscopes peuvent descendre sous les 2 mm ;
- enfin, on comptera un prix du matériel en moyenne 3 fois supérieur pour un vidéo-endoscope.
Choisir le béquillage
L’endoscope souple se divise en trois sections majeures : le cordon ombilical, la section de commande et le tube d’insertion (Photo 4A).
La plupart des endoscopes sont munis d’une section de béquillage à leur extrémité distale, contrôlée par des manettes situées sur la section de commande ;
- le béquillage peut être simple (dans un seul plan) ou double (dans deux plans) ;
- une rétroflexion complète (jusqu’à 210°) est indispensable pour l’examen gastroscopique du cardia ou l’examen naso-pharyngoscopique des choanes (Photo 4B).
Choisir la longueur et le diamètre du tube d’insertion
En médecine vétérinaire, la longueur du tube d’insertion varie entre 50 et 160 cm. Son diamètre est compris entre 1 et 14 mm.
Le choix de la longueur et du diamètre du tube d’insertion dépend de l’examen endoscopique à pratiquer1,2 (Tableau 2).
Les points sensibles de l’endoscopie
- L’optique est particulièrement fragile en vidéo-endoscopie. Si l’usure des fibres optiques d’un fibroscope permet néanmoins d’obtenir une image (parasitée par des points noirs), un choc sur la caméra d’un vidéo-endoscope risque de compromettre définitivement la transmission de l’image.
- Les buses d’insufflation ou d’irrigation sont indispensables (Photo 6A). Elles permettent de créer un espace entre l’optique et la surface à examiner. En endoscopie souple, la distension est gazeuse (via une pompe à air) et l’irrigation est utilisée pour rincer l’optique.
- La majorité des endoscopes de diamètre supérieur à 2 mm sont munis d’un canal opérateur permettant de réaliser des biopsies grâce à des instruments flexibles (Photo 6B).
Il est recommandé d’utiliser des pinces à biopsie de 2,4 mm de diamètre minimal (soit un canal opérateur de 2,8 mm) pour réaliser des prélèvements significatifs. Si le canal opérateur ou les instruments disponibles ne le permettent pas, il convient de réaliser davantage de prélèvements afin de tenter de pallier la baisse de qualité des biopsies.
Mémo
|
À lire…
|